Charles de Montalembert
Charles de Montalembert est né à Londres en mai 1810 d'un père français et d'une mère écossaise. De sa petite enfance passée en Grande Bretagne, il conservera toute sa vie une admiration pour les institutions parlementaires britanniques.
En 1819, il est à Paris où il fait ses études.
En 1831, il est nommé Pair de France, admirable orateur parlementaire, royaliste et catholique. Avec son ami Lacordaire, Dominicain, et le prêtre éminent Lamennais, ils fondent le journal " L'Avenir " dans lequel ils revendiquent :
- la liberté de conscience ou de religion, et la séparation de l'église et de l'Etat. Pour Montalembert, la compromission entre le pouvoir et l'église est à l'origine du rejet de cette dernière.
- la liberté d'enseignement. Sans la liberté d'enseignement, le gouvernement devient le maître des consciences. Le 9 mai 1831, Montalembert ouvre une école sans autorisation, elle est fermée le lendemain, mais le procès qui suit lui permet de développer ses idées.
- la liberté de presse. Elle est une simple extension de la parole. Elle ne peut donc être soumise à aucune entrave, quand bien même elle deviendrait licence.
- la liberté d'association qui permet de lutter contre l'individualisme " cause de toutes nos souffrances ", mais qui est la base naturelle de toute organisation politique qui se veut partir de l'homme. Il est dans la nature humaine de se rapprocher.
L'encyclique "Mirari vos" promulguée par le Pape Grégoire XVI condamne ces idées et ces doctrines nouvelles, condamnation qui provoque en eux un dur combat spirituel.
Malgré les changements de régime, les oppositions, les secousses diverses, Montalembert, leader des catholiques, participe de façon importante à la reconnaissance de la liberté de l’enseignement secondaire qui est votée le 15 mars 1850.
C’est la loi Falloux qui reconnaît deux sortes d’écoles, les écoles publiques, fondées ou entretenues par les communes, les départements ou l'Etat ; les écoles libres, fondées ou entretenues par des particuliers ou des associations.
Montalembert est l’inspirateur, le défenseur acharné de cette loi qui n’aurait pu voir le jour sans lui. Il meurt le 13 mai 1870.